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Dr Bruno DARMON

Les chroniques du Dr Darmon avec l'ordre des dentistes, suite.

Rédigé par Dr Bruno Darmon Aucun commentaire
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Ce texte contient une information essentielle, pour mieux garder les dents vivantes en cas de carie profonde.

Voici un second texte dans ma procédure ordinale en cours pour pouvoir à nouveau exercer. Il a été un tout petit peu modifié toutefois pour le rendre moins rébarbatif, mais sans en changer l'esprit néanmoins.

Monsieur Le Président du Tribunal du Conseil de l'Ordre.

 

Je fus interdit d'exercer il y a environ huit années à la suite d'une plainte d'une patiente qui n'est ni morte, ni malade aujourd'hui, même si effectivement elle possède aujourd'hui deux dentiers à cause de moi. Huit années, c'est long et pourtant mes confrères de l’Ordre des Alpes maritimes continuent à vouloir que je sois encore interdit d'exercer puisqu'ils ont fait appel de la décision de première instance qui m'autorisait à nouveau à exercer. Je vais essayer de vous démontrer que leur motivation relève au mieux d'un malentendu et au pire d'un acharnement.

 

Je vais brièvement rappeler pourquoi je fus jadis interdit d’exercer. J’avais pour pratique habituelle de proposer à certains de mes patients malades d’enlever leurs dents dévitalisées, comme le font certains dentistes dans le Monde, surtout aux États-Unis, en Suisse allemande et en Allemagne à ma connaissance. Il existe des données médicales qui montrent que les dents dévitalisées ne sont pas totalement saines et pourraient donc intervenir de façon souvent déterminante dans l’affaiblissement de l’organisme et donc dans de nombreuses pathologies. Une patiente qui avait demandé que lui soit retirées ses dents dévitalisées a regretté après coup et a alors déposé plainte contre moi. Je fus alors condamné à l’interdiction définitive d'exercer.

 

J'ai déjà longuement épilogué sur le sujet de la toxicité des dents dévitalisées et je ne souhaite plus vraiment le faire aujourd'hui devant cette cour, d’autant plus que si je devais être à nouveau autorisé à exercer, je souhaiterais exercer la dentisterie de façon conventionnelle. Par conséquent, je ferai alors à mes patients la même chose que mes confrères de l’Ordre , c'est-à-dire tout faire pour garder leurs dents dévitalisées.

 

A Marseille, en première instance, devant la section disciplinaire du Conseil de l'Ordre, j'ai donc affirmé que je m'abstiendrai dorénavant d'appliquer les théories sur la toxicité des dents dévitalisées et cela même si les patients me le demandaient. Effectivement j'ai dit que si un patient insistait vraiment à vouloir faire enlever ses dents dévitalisées, il n'aura qu'à aller en Suisse ou en Allemagne, où cela se pratique en lui expliquant que cette pratique n'était pas considérée comme bonne par nos institutions, en France, où il est aussi bien connu qu'on y est bien mieux soigné puisque on y prend aussi bien plus de médicaments. C'est juste ce que j'ai exprimé à Marseille. Je n'ai nullement exprimé que j'avais l'intention de perdre du temps à convaincre mes patients de faire enlever leurs dents dévitalisées en Suisse ou ailleurs comme le prétendent mes confrères. J'ai bien l'intention au contraire de faire à mes patients ce qu'ils croient bons pour eux, c'est à dire tout faire pour leur conserver leurs dents, même si elles sont dévitalisées. J'oublierai alors certaines connaissances qui montrent que cela les fera souffrir ensuite ou au mieux vieillir prématurément. J'espère ainsi que mes confrères de l'Ordre seront rassurés sur ce point.

 

Je pense toutefois toujours que le sujet qui fait débat ici mériterait d'être plus débattu dans la profession qu'il ne l'est aujourd'hui. Je vous renvoie d'ailleurs à l'article fort intéressant de d'un confrère de Cannes ainsi qu'à celui qu'il a traduit d'un confrère de Munich qui est connu pour proposer à tous ses patients d'extraire leurs dents dévitalisées. Ces articles furent mis dans mon mémoire de défense précédent pour Marseille, ainsi qu'une attestation fort instructive de la clinique Paracelsus en Suisse qui dit proposer à tous ses patients l'extraction de leurs dents dévitalisées. Le Conseil de l'Ordre français serait bien avisé de demander pourquoi le Conseil de l'Ordre allemand n'interdit pas d'exercer le confrère allemand pour cette raison comme je le fus il y a environ huit années. Pourquoi aussi les dentistes qui exercent dans la clinique Suisse Paracelsus ne sont pas eux non plus interdits d'exercer par les autorités helvétiques. Les réponses obtenues pourraient être fort instructives pour la santé publique de notre pays si en plus on considérait que les habitants autour de cette fameuse clinique suisse allemande sont aussi les moins malades de toute la Suisse, chiffres à l'appui.

 

La façon conventionnelle d’exercer en faisant tout pour garder les dents dévitalisées possède elle aussi ses arguments, qui sont eux aussi fort valables j'en conviens. Le meilleur de tous étant bien sûr que lorsque la dent est dévitalisée, elle risque de se fracturer et que pour éviter cela, il faut la couronner et qu'on effectue alors l'acte le plus rentable qui soit (hormis les implants). La façon conventionnelle est donc aussi très respectable et je la respecte au point de décider dorénavant de m’y conformer. Et même si le conseil de l’Ordre m’autorisait à exercer en proposant à mes patients d’enlever leurs dents dévitalisées, qu’il sache que je ne le ferai plus car j’estime cette façon d’exercer est trop épuisante psychologiquement. Je ne me sens plus la force de passer du temps à essayer de convaincre des patients de prendre ce chemin même s'il pourrait leur redonner plus la santé que bien d'autres choses. Jadis, on me prenait pour un arracheur de dents qui ne pensait qu’à vendre ensuite des dentiers. Je ne veux plus assumer ce genre d'image. Et même si j'estime que dans l'absolu, le patient devrait être autorisé à choisir son traitement concernant ce sujet, je me donne aussi le droit de refuser de répondre à sa demande car j'ai trop vu de personnes qui ensuite vous en veulent, ne se rendant pas compte des souffrances futures qu'elles ont alors évité. Si les patients veulent vraiment faire enlever leurs dents dévitalisées, ils n'auront donc qu'à aller ailleurs et pourquoi pas à l'étranger où cela se pratique couramment.

 

J'imagine que le Conseil de l'Ordre aurait voulu que je dise que je convaincrai alors de tels patients, qu'ils font là une grave erreur et qu'ils doivent absolument garder leurs dents dévitalisées. Je m'excuse mais j'ai encore quelques doutes sur ce sujet. Et au pays des droits de l'homme et de la liberté d'expression, il m'est effectivement arrivé d'exprimer de tels doutes. Et si certaines réticences, me feront dorénavant éviter de parler de ce sujet pourtant essentiel à mes patients, j'ai aussi des doutes qui ne me permettent pas d'être certain qu'il font une erreur en voulant enlever leurs dents dévitalisées.

 

Pour m'être jadis intéressé à une autre vision de la dentisterie qui voulait séparer la mort du vivant, qui est pourtant un des principes fondamentaux de la médecine, le Conseil de l'Ordre a déjà ruiné ma vie professionnelle, j'ai failli faire un an et demi de prison en grande partie à cause de ses commentaires négatifs dans sa condamnation de jadis. Et je n'ai quasiment reçu aucun soutient concret de la population, ni des médias ni d'aucun politicien. Et pourtant j'ai guéri tellement de patients que j'ai rendu jaloux de nombreux thérapeutes et médecins de ma région (voir les témoignages de la rubrique Vidéos). Que veulent donc encore mes confrères de l'Ordre pour être satisfaits ? Pouvoir aussi contrôler mes pensées avant de donner un avis favorable à mon autorisation d'exercer ?

 

Je me permets aussi de suggérer au Conseil de l'Ordre de réfléchir sur les éléments suivants qui pourraient faire croire qu'en France, les dentistes ne sont pas vraiment incités à conserver des dents vivantes. C'est encore plus vrai pour les patients qui ont la CMU.

 

-Un dentiste des environs de Nancy, s'est distingué dernièrement pour avoir dévitalisé systématiquement les dents de ses patients à la CMU, pour mieux pouvoir les couronner, car c'était bien plus rentable que de les garder vivantes. Il a été condamné à la radiation en première instance car c'est bien sûr une mutilation de dévitaliser des dents qu'on pourrait garder vivantes. Mais si on y regardait de plus près on s'apercevrait que beaucoup de dentistes français dévitalisent des dents qu'ils pourraient pourtant garder vivantes, s'ils le voulaient vraiment.

 

-Ces dernières années sont apparus de nouveaux très bons remboursements des inlays cores et des screw post (les faux moignons) qui ne se font que sur dents dévitalisées. Certes cela permet de conserver encore plus de dents , mais cela n'incite-t-il pas encore plus à dévitaliser des dents comme même certains confrères l'ont jadis exprimé.

 

-Il y a environ deux ans est apparu un nouveau produit révolutionnaire qui permet de bien mieux conserver des dents vivantes lorsque le soin de carie nécessite d'aller jusqu'à la pulpe dentaire (« le nerf »). C'est la Biodentine. Mais voilà, malgré qu'il fut la star d'un congrès de l'ADF, moins de 5% des dentistes de France en ont commandé, m'a dit le représentant national. Il faut dire qu'il n'existe aucun remboursement à son utilisation qui est assimilée à une obturation provisoire, qui donc ne donne lieu a aucun remboursement. L'obturation à la Biodentine doit être suivie d'une seconde séance qui seule pourra donner lieu à remboursement avec l'obturation définitive.

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Pour reprendre le terme de « comportement pour le moins répréhensible et condamnable» que le Conseil de l'Ordre a utilisé dans son appel pour qualifier la simple phrase où j'envisageais de dire aux patients demandeurs d'enlever leurs dents dévitalisées, d'aller le faire à l'étranger, je vais vous dire ce que d'autres pourraient peut-être un jour trouver « pour le moins répréhensible et condamnable » dans toute cette histoire.:

 

  • Au nom d'une certaine liberté, que soit opprimé en France le courant de pensée qui prétend qu'il faut enlever les dents dévitalisées. Après mon interdiction d'exercer, le Conseil de l'Ordre des Alpes Maritimes ou des membres de ce Conseil de l'Ordre ont menacé deux confrères dentistes de sanctions au cas où ils continueraient à exercer aussi dans cet esprit, ainsi qu'un stomatologiste. Tous trois ont pendant un certain temps, enlevé des dents dévitalisées pour redonner la santé à des centaines de patients qui ensuite bien souvent ont pu éviter leurs opérations prévues et arrêter leurs médicaments chimiques.

     

  • Que le Conseil de l'Ordre continue encore à vouloir m'interdire d'exercer alors que cela fait déjà huit années environ que ça dure, d'autant plus que j'affirme vouloir exercer normalement. Il est grave de vouloir persécuter des gens parce qu'ils ne pensent pas exactement comme vous.

     

    Peut-être qu'un jour, les différents éléments sur lesquels s'appuie le Conseil de l'Ordre paraitront un peu légers pour expliquer autant de zèle au nom de la santé publique, à vouloir détruire une idée que bien des éléments rendaient plus qu'intéressante pour la santé publique. Et cela, d'autant plus qu'elle se développe librement à l'étranger dans des pays comme la Suisse et l'Allemagne, qui ne sont pas spécialement considérés comme des pays sous développés.

 

Voici deux passages instructifs qui vont dans ce sens, tirés de ce qu'écrivait jadis Maitre Corinne Lepage dans un ancien mémoire de défense où je fus condamné à trois ans d'interdiction d'exercer pour un simple courrier d'information adressé à un psychiatre dans lequel je disais juste avoir observé que certains de mes patients n'avaient plus envie de se suicider après avoir fait retiré leurs dents mortes. Une attitude que le Conseil de l'Ordre a apparemment trouvé là aussi, pour le moins répréhensible et condamnable. Ces deux passages me semblent tout à fait instructifs.

 

« Ainsi, on le voit bien le débat est en réalité un débat de spécialistes qui justifie incontestablement une recherche scientifique mais certainement pas une sanction disciplinaire destinée à éviter le débat au grand dam de la santé publique en général. »
« Ce n’est pas « la théorie » du Docteur DARMON pour reprendre les termes du Président du Conseil Régional de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes, qui voudrait nous présenter le Docteur DARMON comme apprenti sorcier, mais une théorie mise en pratique par de multiples praticiens et soutenue par de multiples scientifiques à l’étranger notamment ».

 

Certes, lorsque j'exerçais, quelques uns de mes patients n'étaient pas satisfaits que je leur enlève leurs dents dévitalisées et de se retrouver ensuite avec un dentier, c'est exact. C'est bien d'ailleurs pourquoi je compte cesser cette façon d'exercer. J'ai bien compris qu'il faut soigner les gens en accord avec leurs croyances et si on a les politiciens que l'on mérite, on doit aussi avoir les médecins et les dentistes que l'on mérite.

 

Je me permets toutefois de joindre quelques attestations assez instructives de personnes qui ont subi l'extraction de toutes leurs dents dévitalisées avec d'autres dentistes et qui sont satisfaites. Elles font certes réfléchir. Une patiente n'a plus eu de récidives de cancer depuis des années alors qu'elle en avait eu neuf avant d'enlever ses dents dévitalisées, une chaque année. Une autre a été guérie de ses suites d'infarctus, elle a pu arrêter tous ses médicaments et a retrouvé sa vitalité. Une autre avait très mal au dos et revit littéralement dit-elle alors qu'elle se sentait mourir d'épuisement. Une autre témoigne d'une maladie d'Alzheimer qui a disparu dans les semaines qui ont suivi les extractions de dents dévitalisées (la plupart de ces témoignages se trouvent sur sante-dents.fr). Dans tous les cas, d'autres dentistes ne voulaient extraire ces dents car elles leur paraissaient totalement saines.

 

En lisant ces témoignages qui concernent des grands fléaux médicaux modernes de notre civilisation, on pourrait presque croire comme le disait d'une certaine façon Maitre Corinne Lepage, que le sujet mériterait plus d'être approfondi que combattu. Cela me semble d'autant plus vrai dans le contexte économique désastreux actuel où le déficit de la sécurité sociale participe amplement à la ruine de notre nation. Le monde du travail cotise tellement pour la maladie et avec autant de certitudes que c'est là, la meilleure chose à faire pour s'en prémunir, qu'on peut comprendre qu'il ne puisse être ensuite compétitif sur la scène internationale. Une civilisation de personnes fatiguées, malades et grabataires aura du mal à se redresser économiquement même avec la meilleure politique économique qui soit.

 

Je conçois pourtant que mes confrères de l'Ordre puissent vouloir encore continuer à se battre contre une autre façon de soigner et qu'ils ne doutent pas une seconde du bien fondé de leur combat. Peut-être que mes confrères ont tout à fait raison, qui sait, et qu'enlever des dents dévitalisées est toujours une mutilation. Ils devraient d'ailleurs être satisfaits car ils peuvent considérer avoir gagné cette guerre en France. Je ne connais en effet plus de dentiste en France, qui parle à ses patients de l'opportunité pour la santé d'enlever toutes ses dents dévitalisées et moi même ne le ferai plus. Il n'y a donc plus aucun combattant en France dans le camp adverse. Il y a juste dans notre pays des chercheurs qui cherchent de nouveaux médicaments et des malades, toujours plus de malades qui veulent tous garder leurs dents dévitalisées. Eux aussi sont certains que des dents qui ne leur font pas mal, sont inoffensives pour leur santé et ils me prennent généralement pour un extrémiste quand je leur suggère de les enlever. Ah chère France, le pays du Monde où on a le plus de dents dévitalisées grâce à notre chère sécurité sociale.

 

Face à tant de certitudes, j'espère Monsieur Le Président, que vous aurez néanmoins un petit doute sur le bien fondé de cet appel, ce qui me permettra de pouvoir à nouveau exercer et moi aussi de contribuer activement au maintien de la denture de la population française. Car si je n'ai plus beaucoup de certitudes aujourd'hui, j'ai toutefois la certitude que j'ai encore les capacités de dévitaliser des dents, et donc des patients, comme l'avait bien vu d'ailleurs, la juridiction de première instance

 

Je vous prie d'agréer Monsieur Le Président du tribunal, l'expression de mes sentiments respectueux.

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Commentaire du Dr Darmon.

A ceux qui douteraient de la sincérité de ce serment d'allégeance à l'Ordre des thanatodentistes pour fabriquer toujours plus de nécromangeurs, qu'ils se détrompent.

 

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